Usurpation d'identité : comment se protéger ?

02/12/2020
Groupama PJ

L’usurpation d’identité est un fléau qui touche de nombreux français chaque année. On estime le nombre de victimes à plus de 210 000 personnes par an en France (source enquête Crédoc). Selon cette étude c’est plus important en nombre que les cambriolages ou les vols de voiture.

Que faire pour se protéger contre une usurpation d’identité et que faire si on en est victime ?

Comment définit-on l'usurpation d'identité ?

Une usurpation d’identité consiste à prendre votre identité pour réaliser des actes en votre nom.  

Concrètement, l’usurpateur va voler vos informations personnelles et les utiliser pour réaliser des opérations financières, commettre des actes frauduleux en votre nom ou nuire à votre réputation. Les données concernées correspondent à toutes les informations permettant de vous identifier. Et il y en a énormément. Il peut s’agir de vos nom et prénom, pièce d’identité, justificatif de domicile, relevé bancaire, photographie, identifiants de connexion, etc.

L’usurpation d’identité est un délit pénal mentionné à l’article 226-4-1 du Code pénal. L’usurpateur est passible d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. En effet, l’article énonce que « le fait d’usurper l’identité d’un tiers ou de faire usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. »

A quoi peuvent servir vos données personnelles pour l'usurpateur ?

Vos données personnelles peuvent servir à beaucoup de choses. La victime peut découvrir par exemple l’ouverture d’une ligne téléphonique ou d’un compte bancaire, la création de faux papiers, la location d’une voiture, une contravention à son nom, des achats débités sur son compte, des messages ou commentaires envoyés en son nom, etc.

Les exemples sont quasiment infinis mais peuvent être classés en 2 catégories.

  • L’usurpation d’identité pour nuire à votre réputation. Par exemple, l’usurpateur utilise les nom/prénom et les photos de sa victime. Il peut alors créer un faux blog, un faux profil de réseau social ou envoyer des messages ou commentaires sous son identité.
  • L’usurpation d’identité pour raisons financières. L’usurpateur utilise les données personnelles d’une victime pour pouvoir utiliser son argent, réaliser des opérations financières.

En effet, l’exemple le plus tristement célèbre est la souscription d’un crédit à votre nom.

Avec vos données personnelles, l’usurpateur va contracter un ou plusieurs crédits à votre nom. Avec l’essor des plateformes en ligne, l’obtention d’un crédit est de plus en plus facile… et se réalise avec de moins en moins d’informations personnelles. Et vous vous rendez compte de la souscription lorsque les organismes de paiement prélèvent les mensualités.

Mais souvent, il est déjà trop tard. Des mensualités ont déjà pu être prélevées sur votre compte. Ou encore pire, lorsque vous n’avez pas les fonds pour rembourser, vous pouvez être fiché à la Banque de France. Avec de lourdes conséquences sur votre vie quotidienne. Interdiction d’utiliser vos moyens de paiement, interdiction de découvert, quasi-impossibilité de contracter un crédit, etc.

Comment agissent les usurpateurs pour obtenir vos données personnelles ?

Les techniques utilisées par les usurpateurs peuvent être très variées (techniques informatiques, fouille de poubelles, vol de vos papiers d’identité, regard indiscret devant un distributeur, appel téléphonique en se faisant passer pour un enquêteur, cambriolage, etc.). Mais ces techniques ont évidemment beaucoup évoluées avec l’essor d’Internet.

Aujourd’hui, les usurpateurs utilisent le piratage mais surtout le « hameçonnage » ou « phishing ».

Comment ça marche ? L’usurpateur envoie à sa victime un message en se faisant passer pour un organisme privé ou public connu pour « hameçonner » sa victime. Grâce à un faux site ou un courriel, l’usurpateur recueille les informations personnelles de la victime. Par exemple, l’usurpateur se fait passer pour EDF-GDF et envoie un mail ou un SMS. La victime, en confiance, est invitée à transmettre ses informations personnelles. Le piège se referme.

L’usurpateur peut également se faire passer pour un particulier. Un cas courant est l’usurpateur qui se fait passer pour un propriétaire dans le cadre d’une location immobilière. La victime, intéressée par la location, envoie ses informations personnelles au faux propriétaire. Qui les utilisent frauduleusement.

Comment se protéger de l'usurpation d'identité ?

Soyons honnête, le risque zéro n’existe pas. Par contre, il y a quelques dispositions à prendre pour être beaucoup plus tranquille.

  • Le chiffrement des données. Lorsque vous transmettez des données personnelles sur le web, vérifiez bien l’activation du chiffrement des données. En d’autres mots, l’adresse du site doit commencer par les lettres « https » avec un cadenas devant.
  • Mise à jour de vos équipements. C’est impératif car les mises à jour peuvent contenir des correctifs de sécurité. Mettez à jour tous vos smartphones, tablettes, etc. De même, protégez vos équipements avec un antivirus et un pare-feu à jour.
  • Soyez vigilant. C’est un conseil très général mais soyez toujours méfiant sur Internet. Détruisez les mails suspects, ne cliquez jamais sur des liens qui vous paraissent louches. Refusez de mettre à jour vos données personnelles si la demande vient d’un message dont vous n’êtes pas certain de la provenance. Chaque grande enseigne à son propre nom de domaine. Autrement dit, si Groupama Protection Juridique vous écrit, le mail proviendra d’une adresse @groupama-pj.fr. Et non pas d’une adresse fictive comme recouvrement-groupama@gmail.com. De même, les mails officiels proviennent du nom de domaine @gouv.fr et jamais @gouv.com ou @gouv.org
  • Soyez attentif. Vérifiez régulièrement vos relevés bancaires. Il s’agit là de repérer rapidement tout mouvement suspect et de le stopper immédiatement. Les usurpateurs jouent avec le fait que les victimes ne regardent pas leur compte tous les jours. Ce qui leur laisse le temps de prélever des sommes importantes.
  • Les mots de passe. Préférez des mots de passe compliqués avec des lettres, des chiffres, des caractères spéciaux. Surtout, n’utilisez pas votre date de naissance, vos prénom/nom ou les mots de passe « facile à retenir » (azerty, 123456, etc.). Ne partagez pas vos mots de passe, ne les notez pas sur votre portable non plus. Enfin, n’utilisez pas le même mot de passe pour plusieurs sites et changez les régulièrement.
  • Regardez autour de vous lorsque vous payez. Méfiez-vous des regards indiscrets lorsque vous êtes dans un magasin, un restaurant, au distributeur, etc.
  • Détruisez vos documents personnels avant de les jeter. Avant de les jeter, veillez à bien déchirer chaque document qui contient une donnée permettant de vous identifier.

Que faire si vous êtes victime d’une usurpation d’identité ?

La première étape est de rassembler toutes les preuves de l’usurpation d’identité.

Si par exemple vous recevez une contravention à votre nom, il faut prouver que vous n’étiez pas en voiture à l’heure de l’infraction (témoignage de l’employeur, etc.). Si vous découvrez un crédit à votre nom pour une voiture, prouvez que vous en possédez une. Si l’usurpateur s’est fait passer pour vous, construisez un dossier avec les adresses (URL) des faux blogs créés ou des captures d’écran des faux profils ou des faux commentaires envoyés.

La seconde étape est de porter plainte. Comme on l’a vu précédemment, l’usurpation étant un délit pénal, vous devez porter plainte. Conservez bien une copie de la plainte car elle vous sera nécessaire si vous devez réaliser des démarches (auprès de la Banque de France, des organismes bancaires, de l’Administration, etc.). Pour gagner du temps, déposez plainte en ligne. Vous n’aurez plus qu’à vous déplacer au commissariat ou à la gendarmerie pour signer votre plainte. De même, si vous constatez le vol de vos papiers d’identité, il faut en déclarer le vol avant de les faire refaire.

La troisième étape est de vérifier que vous ne faites l’objet d’aucune inscription auprès de la Banque de France. Comme on l’a vu, la victime peut se retrouver fichée auprès de la Banque de France. Vérifiez donc que vous n’êtes ni inscrit auprès du Fichier central des chèques ni auprès du Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers. Pour vérifier, vous pouvez prendre rendez-vous auprès d’une succursale de la Banque de France. Il est possible de faire la demande en ligne après avoir créé un compte. Ou vous pouvez leur demander en leur adressant un courrier avec une copie de vos pièce d’identité recto/verso. Si vous êtes fiché, il faut envoyez à la Banque de France une copie de la plainte et de votre pièce d’identité et demander la levée du fichage.

Si vous êtes mis en cause par des organismes de crédit : prévenez immédiatement votre banque. Faites bloquer vos cartes et les prélèvements faisant l’objet de l’usurpation. Ensuite, adressez une copie du dépôt de plainte et la copie recto/verso de vos documents d’identité à tous les organismes qui vous réclament de l’argent.

Si l’usurpateur s’est fait passer pour vous sur Internet : récupérez l’ensemble des éléments de l’usurpation d’identité. Comme vu plus haut, il peut s’agir des adresses (URL) des faux blogs créés ou des captures d’écran des faux profils ou des faux commentaires envoyés. Ensuite, adressez ces éléments avec copie de la plainte au responsable du site pour exiger leur suppression. Certains sites permettent de déclarer une usurpation en ligne. Quelques exemples :

 

A retenir

  • Une usurpation d’identité consiste à prendre l’identité d’une personne et agir frauduleusement en son nom.
  • Les usurpateurs pratiquent le « hameçonnage » sur Internet. Ils se font passer pour un organisme connu pour mettre la victime en confiance et lui soutirer ses informations personnelles.
  • Si vous êtes victime d’une usurpation d’identité, il faut agir rapidement. Plainte, fichage Banque de France, organismes de crédit. Il faut tout vérifier.

Des dispositions simples sont à prendre pour éviter au maximum d’être victime d’une usurpation d’identité (mot de passe complexe, protection du wifi, etc.).

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